Le chanvre est proposé comme matériau de construction sous plusieurs formes :
- Blocs de béton en chanvre pour construire des murs en complément d’une ossature (bois ou béton), cloisonnements intérieurs autoporteurs.
- Versions coulées, préfabriquées ou projetées, avec une large palette de mises en œuvre :
- en mur, en remplissage d’une ossature bois ou en rénovation de colombages ;
- en sol ou doublage d’un mur existant, dans les cas où aucun risque d’humidification n’est repéré ;
- en remplissage de coffres de toiture.
- Enduits de chanvre. Sur 2 ou 3 cm il permet d’apporter un parement « chaud » (à faible effusivité), et représente ainsi une alternative aux boiseries et autres voilages.
- Laine en panneaux semi-rigides, pure ou coupée avec d’autres végétaux (lin, coton…). Sa mise en œuvre est alors similaire aux autres isolants proposés en panneaux de même densité.
- Chènevotte ou laine en vrac, en remplissage de coffres.
- Chènevotte traitée, en rattrapage de planéité de sols.
Nous pouvons souligner que la région Bourgogne Franche-Comté est l’une des plus grosses productrices de chanvre, avec quelques 2 658 ha répartis principalement dans l’Yonne et en Haute-Saône. De cette dynamique découle l’association BF2C (Bourgogne Franche-Comté Chanvre), qui regroupe les acteurs de la filière « béton de chanvre ». En complément, les associations « Construire en chanvre » et « Chanvriers en circuits courts » agissent au niveau national.
Le chanvre est un matériau qui paraissait insolite, mais qui peut désormais apporter une réelle valeur ajoutée à vos constructions.
Cette plante, traditionnellement cultivée pour le textile, les cordages ou la papeterie est utilisée dans le bâtiment depuis plus de 30 ans. On emploie sa fibre, qui donne la laine de chanvre, ou ses anas. Gros copeaux appelés chènevotte, ces derniers sont mis en œuvre en vrac ou comme granulats de bétons ou enduits légers.
Le chanvre a de nombreux avantages. Très peu sensible à l’eau et très isolant pour sa version laine, les bétons et enduits ont une grande capacité à réguler la vapeur d’eau, un très bon comportement au feu et des performances acoustiques élevées ; sachant qu’on ajustera leur densité selon les performances mécaniques, isolantes et inertielles (déphasage) souhaitées.
La culture du chanvre se fait sur un cycle de croissance court (120 jours), nécessite peu d’eau, et ne requiert ni pesticide ni produit toxique. Une fois récoltée 1 tonne de chanvre absorbera environ 1,6 tonne de CO² qu’il gardera jusqu’à la fin de son cycle de vie. Il est ensuite réutilisable pour les versions « laine » et « vrac », et recyclable pour la plupart des bétons et enduits.
D’un point de vue environnemental, le chanvre « produit de construction » bénéficie de la très forte pertinence de la culture de la plante, bilan carbone en tête. Ensuite, cela dépendra du bilan des matériaux utilisés pour le mettre en œuvre. Il sera notamment extrêmement intéressant lors des mises en œuvre « en vrac » et pour les bétons et mortiers à base de terre locale.